Une fin de journée à Bang Tabun

Pour aller respirer les embruns de la mer, il faut déjà sortir de Bangkok, ce qui nécessite une bonne heure et demie de trajet en voiture. Une fois sorti de l’autoroute, les mangroves, palmiers et singes le long de la route nous rappelent que l’on est dans un pays tropical, ce que l’on aurait presque réussi à oublier dans la routine de la mégalopole. A l’origine de cette promenade, une envie de manger du crabe et des écrevisses.

Une fois la voituré garée sur un petit parking, le frere du patron vient nous chercher en bateau pour nous amener à la cabane en pilotis du pécheur.

La petite commande passée (4,5 kilos d’écrevisses et 3 kilos de crabes) et la bouteille de Chablis glacée ouverte, il ne reste plus qu’a attendre, déguster et à profiter de la fin d’après midi.

Coucou, il neige!

Il est dimanche matin, et depuis hier soir il neige. Voila, c’était la brève du jour. Et comme c’est un article bref et à titre purement informateur, le photographe en pantoufles et en pyjama n’a pas voulu sortir dans ce froid et a donc opté pour une vue d’intérieur.

London Calling

« Celui qui est fatigué de Londres est fatigué de la vie » peut on lire sur le frontispice de la maison de Samuel Johnson, dans le quartier d’Holborn. Deux cent cinquante ans après, la formule se tient toujours. Certes, il serait difficile, même pour le personnage le plus misanthrope qui soit, de se montrer blasé de la ville au bout de deux jours, tant elle a à offrir. Par contre, l’agoraphobe peut tout de suite rayer cette destination de sa sa liste. Pour ma part, il était temps d’y poser les pieds. Il m’aura fallu attendre 20 ans pour cela, et ça commençait à devenir un peu lassant de connaître l’endroit uniquement à travers les films ou les récits des amis.Mais qu’importe, je ne me plains pas. D’ailleurs, le fait d’habiter en Angleterre depuis cinq mois, dans une ville à 2H30 de train ou de bus, pour un aller-retour s’étirant entre 3 et 15 livres, et d’avoir attendu fin janvier pour faire le déplacement montre très bien qu’il n’y a pas que Londres dans la vie, et qu’on peut très bien faire sans. Quant on y est, par contre, la on se dit « ben tiens, finalement j’aurais peut être du y venir plus tôt ». Mais, comme la vie est un grand équilibre, il y a du bon à ne pas y passer tous ses week end! En tout cas, c’est ce que me dis mon portefeuille. Car disons le tout de suite, Londres est chère! Le ticket de métro à 4,30 GB donne plus de force au vieil adage « une ville, ça se visite à pied ». On a des principes ou on en a pas (cette formule peu aussi s’appliquer avec les sous), et même si après un aller retour Covent garden/ Tower Bridge (pour ceux qui se repèrent) en trois heures le samedi matin on a le temps de se dire que finalement le métro c’est pas si mal, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas!. Bon, après, petit conseil que j’appliquerais au prochain séjour, prenez le Pass pour la journée à 7GB et rentabilisez le, ou si vous restez plus longtemps celui de la semaine à 20.
Vendredi matin, c’est sous un grand ciel bleu que je sors de la gare. Comme quoi, même le temps se met à faire de la pub pour les Jeux Olympiques qu’accueillera la ville dans 6 mois (et ça se voit, la moitié de la ville est en travaux). Jonglant avec aisance sur deux lignes de métro (qui au passage n’a rien à voir avec celui de Paris, propre, discipliné, on s’y sent presque en sécurité) et finissant le reste du trajet à pied, je pose ma valise à l’hôtel et repart aussitôt.

Direction Trafalgar Square, un sandwich Libanais à la main. Et assis sur un banc face au plan d’eau, au soleil et me préparant à la première bouchée de ce ô combien délicieux sandwich, ma vigilance se relâchait en même temps que les senteurs orientales émanaient de mon poulet. Grossière erreur! Je dus faire face à la plus terrible des menaces de ce week end. Cela ne faisait même pas deux heures que j’avais posé le pied sur le sol Londonien…Il est temps de briser l’Omerta qui règne dans cette zone. Quelqu’un doit dénoncer le quotidien de ce parc. Mais déjà, visualisons le coupable :

Etape 1 : apréhender le chaland

La technique est bien rodée. Couvrant l’ensemble du parc, aucune zone n’est sure. La première étape consiste à attirer le passant jusqu’à un point de non retour, jouant sur la carte de la sensiblerie. Dans un souci de ne rien laisser filer, tout le monde est appréhendé. Le naïf qui croit retenir l’écureuil avec une simple tentative de caresse est vire rappelé à la réalité : « un truc à grignoter, sinon je me barre », tempère l’écureuil! Par contre, quand y a quelque chose d’intéressant, comme un sac de fruits secs spécialement préparé pour l’occasion, l’écureuil devient vitre votre meilleur ami!

Etape 2 : maximiser les profits

D’ailleurs, une fois les présentations faites, c’est un ami collant. Photographier accroupi un écureuil sauvage n’est pas une tache facile, l’animal se faisant un malin plaisir à ne pas respecter les distances de mise au point de l’objectif  et à me grimper dessus pour m’extorquer mes fruits secs.

Etape 3 : ne pas lâcher la victime

Mais la concurrence est rude. D’ailleurs, rappelons que chaque écureuil est indépendant, et protège sa zone férocement. C’est la loi de la jungle! Mais il n’est pas le seul chasseur, les pigeons et oies jouent aussi sur leur succès!

Le pigeon a des ailes, et il n'hésite pas à profiter de son avantage

La popularité des écureuils a de quoi agacer les autres membres du parc, qui n’hésitent pas à montrer leur mécontentement quand ils le peuvent :

Tous les coups sont permis, même les plus bas!

Finalement, après une lutte acharnée, le passant parvient à s’extraire de cet enfer vert, laissant derrière lui le terrible prédateur, jamais repus :

La bête continuera de sévir

Encore quelque peu confus, le clocher de Big Ben guide alors le voyageur sans destinations fixes, et qui improvise à chaque coin de rue.

Difficile de le louper lorsque l'on est dans les environs

Et la, alors que je ne m’attendais qu’à un simple clocher, c’est tout Westminster qui s’offre à ma vue. Rappelons  que ce premier week-end, c’était du débroussaillage touristique, donc le  mode flâneur était autorisé, et même de mise.

Pas de prouesse architecturale, on a tablé sur les valeurs sures

D’ailleurs, flânerie dans les rues résume bien mon activité jusqu’à la fin de l’après midi.

Quelques maisons qui ne doivent pas être trop désagréables

Et puis à la tombée de la nuit, direction le Royal Opera House, pour la première de Cosi Fan Tutte, qui était le prétexte de ce week end! Covent Garden, c’est bien, mais un peu petit quand même!

Le lendemain matin, lever tôt pour se rendre à St Paul. C’est enthousiaste que l’on franchit les imposantes portes, c’est en colère que l’on en ressort quelques instant après lorsque l’on découvre que la cupidité anglaise va jusqu’à faire payer l’entrée d’un lieu saint. Le plus ridicule réside dans le prix honteux : 14,30 GB! Nous avons parlés plus haut de principes financiers, ceux ci étaient toujours de mise. Et puis de toute façon, l’intérieur à été reconstruit y a même pas 300 ans, devait pas y avoir grand chose à voir! Et puis l’extérieur est le plus impressionnant! A première vue, la centaine de tentes sur la place de l’eglise semble abandonnée tant son état est critique. Mais non, celles ci sont fièrement habitées par de jeunes indignés, fermement résolus a montrer leur mecontentement. J’avais lu un article selon lequel la police s’inquiétait des conditions sanitaires du campement. Eh bien il y a de quoi s’inquiéter en effet. Rien que pour rester dans le froid, ces hommes méritent notre respect. Pour le reste, si l’idéal est noble, la portée semble assez faible. Je ne veux pas être sceptique, mais faire l’indigné en Angleterre, le pays qui a laissé crever de faim les irlandais dans leur prison, ça semble un peu risible quand même. Par contre, si ils veulent s’indigner devant les tarifs de St Paul, surtout qu’ils n’hésitent pas!

Tant qu’on en était à St Paul, autant pousser jusqu’à la Tour de Londres et au Tower Bridge. Eh bien la première chose que j’aimerai souligner, c’est que finalement, avec le recul, c’est plus loin qu’il n’y parait! Et puis, toujours dans l’optique il-fait-beau-restons-dehors-et-ne-payons-pas-des-fortunes-pour-visiter-les-intérieurs, petite ballade autour du pont avant de rentrer par l’autre rive.

L’après midi fut une longue ballade dans les rues, agrémentée de quelques musées, le Tate et la National Portrait, avant de retourner à l’Opéra pour un Don Giovanni de Feu.

Pour ce qui est de la biére londonienne du Week-end, bonne surprise de la part de la Bombardier :

:

Au final, Londres est une ville extraordinaire, mais ce qui est vraiment extraordinaire, c’est que je n’ai finalement exploré que deux quartiers pour me faire cette opinion. Ce week-end fût plein de merveilleuses surprises, de découvertes, d’opéras. Si l’on rajoute à la liste un temps radieux, je peux dire que je fût comblé. Maintenant, c’est sur, il va falloir y retourner! Et beaucoup de fois!

Newcastle

Je vais être bref sur Newcastle! Alors oui, l’Angleterre peut lui dire merci pour son rôle dans la Révolution Industrielle, oui on lui accorde volontiers le statut de ville sacrifiée sur l’autel du progrès, mais il faut être réaliste, c’est vilain! Une banlieue triste, un centre ville immense mais sans aucun charme, une rivière grise traversée par ci et la par des dizaines de ponts de toutes les époques! Alors oui, pour sa défense, c’est pas la région d’Angleterre la plus jolie qui soit, oui elle a essayé de se donner un nouveau visage par des édifices audacieux et modernes, mais las, on doit le dire, c’est toujours un lieu on l’on n’aimerait pas y passer plus de trois jours, et encore moins y vivre.

Oui la riviére à été réaménagée, mais ca reste toujours triste quoi!

Et ce n’est pas son université, sorte de grand lycée de briques en plein milieu de la ville, qui contribuera à attirer les gens. Je remercie ma présence d’esprit pour avoir fermement refusé cette affectation et avoir choisi Norwich pour mon année Erasmus.
Dans ces conditions, on comprend très bien que les principales occupations des habitants se tournent vers deux choses : la bière, et le foot! Quand on parle de bière à Newcastle, on parle bien sur de la Newcastle Brownale, le lait de la mère!

Le foot a une grande importance dans la vie des habitants de Newcastle. Déjà parce que c’est a peu près la seule chose à faire lorsqu’on vit à Newcastle. On comprend dés lors pourquoi le stade de Newcastle, le Saint James Park, est toujours plein. Meilleurs taux d’affluence en Angleterre, les 53 000 places sont chaque semaine remplies. Dans le stade, chacun a ses habitudes, sa place, ses amis. On y va aussi pour retrouver ses amis, montrer sa famille, c’est vraiment une ambiance conviviale qui m’a beaucoup surpris.

Come on Magpies!

Dans le top 20 du Lonely planet des choses à voir et à faire, il y a aller dans un stade pour l’ambiance! C’est fait maintenant, et je le conseille vivement à tout le monde. Pour l’anecdote, c’était un très beau match en plus. Probablement le moment le plus agréable que j’ai passé dans la ville.
Et n’oubliez pas : on peut changer de femme, on peut changer de religion, mais on ne peut pas changer de club de foot !

Une journée sur la côte de la Mer du Nord

Il est d’abord utile de préciser qu’une voiture est fortement recommandé pour s’y rendre. Je ne dis pas qu’il en serait impossible autrement, je dis juste que ça serait beaucoup plus compliqué. La matinée commence donc, au départ de York, par les Falaises de Bempton, célèbre pour accueillir chaque année des colonies entières d’oiseaux qui y viennent nicher, dont le macareux, connu aussi sous le nom de « puffin », véritable icône dans le pays.

Suivez le guide

Quand ces milliers d’oiseaux n’y sont pas, eh bien il reste toujours les falaises. Mon cas, y étant passé pendant la période creuse, mais cela permet au moins de se concentrer sur le panorama sans la foule de photographes et ornithologues qui se pressent chaque année à cette période le long des sentiers prévus à cette occasion. C’est alors l’occasion d’une magnifique promenade, parmi la plus venteuse et la plus froide jusqu’à présent, mais magnifique.

Ces nichées ont pendant longtemps fait la fortune des villages aux alentours, qui descendaient le long de  encordés pour aller ramasser les œufs. Pour une raison compréhensible, ces pratiques ne sont plus autorisées aujourd’hui, bien que je suis sur qu’un homme intrépide qui n’aurait pas peur de se faire lyncher par la foule d’ornithologues pourrait encore se livrer à cette pratique. Les falaises s’étirant sur des kilomètres, l’homme avisé se contente du premier kilomètre pour ensuite regagner la voiture au petit trot, qui représente alors un havre de chaleur tant espéré.

Après une petite heure de route, nous arrivons à ce qui est probablement mon endroit préféré sur le sol anglais jusqu’à présent, Robin Hood’s Bay! Il faut savoir que ce village est la, car il est invisible de la route. Lorsque l’on est au sommet de la colline, eh bien c’est le regroupement de maisons dans le creux d’une baie magnifique, entourée de champs. L’endroit est magique! Pour moi, il est l’illustration parfaite du village du début de l’île au Trésor de Stevenson! En tout cas c’est comme ça que je me le suis toujours imaginé.

Je reste convaincu qu'il faudrait rebaptiser l'endroit en Baie des Pirates!

C’est un endroit vraiment romantique, à marée basse une longue étendue de sable s’étend sur des kilomètres, et la campagne est idyllique.

La taille de la digue laisse à penser qu'il doit y avoir quelques vagues impressionnantes dans le coin

D’ailleurs les habitants l’ont bien compris, et vu le nombre de Guest Houses et la taille du parking municipal, l’endroit doit être l’antichambre de l’enfer en été.

L'arrivée sur la plage

En tout cas, en décembre, c’est vide, il ne doit pas y avoir de problèmes pour trouver une chambre, et l’endroit est véritablement charmant, peuplé uniquement de ses habitants, d’une moyenne d’âge assez élevée il est besoin de le préciser (en même temps, je ne crois pas qu’être jeune et vivre ici soient deux choses compatibles, car c’est quand même un trou perdu, malgré tout son charme)!

Un peu pentu, mais "lovely" quand même

Coup de cœur de l’année 2011 donc!

 

York

En quittant les marais du Norfolk et en remontant vers le Nord, le paysage change doucement. Les collines font leur apparition, pas encore assez hautes pour donner le mal des montagnes, mais suffisantes pour produire un dépaysement . Les seuls reliefs dans ma région sont les cloches des églises, alors ça n’était pas difficile. Nous sommes dans le Yorkshire, et c’est en entrant dans ce nouveau Comté que le voyageur pense avec émotion : « Dieu, quelle déception, voila donc le vrai visage de cette province dont le nom semblait pourtant indiquer un endroit cool? Je m’attendais à la campagne d’un tableau de John Constable, idyllique, et me voila dans un désert agricole, avec des champs s’étalant à perte de vue sur une plaine déprimante, jalonnée par quelques timides collines? ». Pour ne rien arranger, voila que je découvre que c’est ici le siège de la distillerie de cette infâme bière, la Saint John Smith. Mauvais présage! Si un jour vous vous retrouvez dans un pub qui ne dispose plus que de cette bière ou du jus de taupe, n’hésitez pas, prenez le jus de taupe, ça ne peut être que meilleur!

Je hais cette bière, et je veux que cela se sache! Observez bien son visage, pour ne jamais vous retrouver avec une de ses pintes dans la main.

Heureusement, il y a York! Tout le monde en parle comme une merveille médiévale, avec un centre ville charmant, une cathédrale merveilleuse et un riche héritage! Eh bien je suis heureux de dire qu’il n’y a rien exagéré! La première chose que l’on remarque sont la ceinture de remparts qui encadre la ville, et, chose rare, certaines sections ont encore leurs créneaux. Cela peut sembler anodin, mais ce n’est pas banal en Angleterre. Une fois passé la porte principale, l’on se retrouve vite face à la cathédrale. C’est bien simple, ou que l’on soit dans la ville, on ne la perdra jamais de vu. Et pour cause : il s’agit de la plus grande cathédrale gothique d’Europe du Nord.

Elle vaut à elle seule le déplacement et c’est presque la première chose vers laquelle l’on se dirige en entrant pour la première fois dans la ville.

Les anglais l’ont d’ailleurs bien compris, c’est pourquoi ils en font payer l’entrée. Il faut vraiment avoir du sang anglais dans les veines pour faire payer l’entrée dans un lieu saint! Une fois passé le guichet des vautours, l’atmosphère est irréelle. On se sent à la fois écrasé par l’immensité des lieux, et aspiré par cette voûte qui semble ne pas se terminer.

Ouais, ça devait quand même en jeter d'être l'archevêque de York!

Au final, pas mal d’argent injecté, beaucoup de travaux s’étalant sur beaucoup d’années, mais un rendu vraiment pas mal, disons le!

Liaison direct vers les cieux

Il y a une chose qu’il faut souligner sur York : c’est magnifique, mais c’est petit! Je croyais le centre de ville de Norwich rapide à parcourir, eh bien il y a encore plus concentré! Celui de York, si l’on devait faire simple, s’apparenterait à un rectangle traversé par une dizaine de rues. Mais c’est ce côte presque intimiste, et concentré, qui lui donne tout son charme. Rappelons aussi que pendant quelques années, York se nommait alors Jorvik, et que les vikings en avait fait leur fief en Grande Bretagne entre 866 et 954. A ce sujet, le musée de la ville sur cette occupation mérite une visite approfondie, rendue amusante par une vision à la fois didactique et pédagogique. Tout ça pour dire que la ville a reçue plusieurs influences, et que cela se ressent dans son charme!

Une allée de maisons de marchands

Au final, York est une merveilleuse escale, qui peut se faire en une journée (en incluant la cathédrale, un musée, et le centre), et un formidable poche d’air dans une région au final assez triste.

 

Faits divers

° La découverte du brouillard                                                                                                   Se réveiller le dimanche matin n’est jamais chose agréable, car l’on prend alors conscience que le prochain réveil signifiera la reprise de la semaine. Qu’à cela ne tienne, la météo anglaise à trouvé le truc pour rendre votre dimanche plus qu’improductif : le brouillard. C’est une chose merveilleuse qui laisse un peu perplexe aux premiers abords, posant le doute de la propreté des vitres ou de l’existence d’un incendie au dehors, et qui permet de ne pas être attristé par le coucher du soleil, puisque celui ci ne s’est jamais levé. Enfin, le brouillard permet de masquer les choses purement matérielles que sont les maisons voisines, pour se concentrer sur l’essentiel, le brouillard, remplaçant avantageusement le canal vide de la télévision. On comprend alors que se concentrer sur sa pile de livres anglais traitant de l’Europe des Lumières est une tache qui relève de l’héroïsme. Fort heureusement, avec la nuit qui tombe à 4 heures, l’on a pas le temps de trop culpabiliser. Alors, merci le brouillard pour avoir fait de ce dimanche un dimanche nul en terme de productivité et d’égaiement!

Gooood morning England, Il est 10h du matin, et l'ambiance est déjà folle dans les rues de notre petite banlieue

° Le port du « Poppy »                                                                                                         Entre le premier et le 11 novembre, il est très courant de voir la majorité des Anglais, toutes tranches d’âge confondues, porter sur leur manteau ou leur chemise un coquelicot en papier.

Les poppies sont confectionnés par des personnes handicapées et vendus dès la fin octobre et se portent jusqu’au 11 novembre, jour de l’Armistice, en souvenir de la fin de la Première Guerre mondiale et implicitement, de la fin des autres guerres. Les bénéfices de la vente rapportent chaque années plusieurs millions de livres et permettent de soutenir les familles des soldats morts ou blessés pour la patrie. Même si encore une fois, je soupçonne grand nombre de gens de le revêtir dans le simple but de se fondre dans la masse, et même si mon mauvais esprit se demande si quelques Anglais en rachètent chaque année ou si ils le ressortent d’une année sur l’autre, je trouve que c’est une manière simple et efficace d’accomplir son devoir de mémoire. Encore une fois, je suis admiratif de ce côté de la société britannique.

 

 

Bonfire Night

« Bonfire Night » est une fête à laquelle l’Angleterre tient. Célébrée en grande pompe le 5 novembre dans tout le pays, elle est prétexte à une soirée de feux d’artifices et est souvent accompagnée d’une fête forraine. L’ensemble de la ville se retrouve dans un pré et commémore dans la joie et la bonne odeur de graille des échoppes de Fish and Chips l’échec de la conspiration de l’affreux Guy Fawkes (qui nous est connu à travers le héros qu’il inspire dans le film V pour Vendetta) qui tenta, en 1605, de faire exploser le Parlement ou le Roi tenait un discours devant les membres des deux Chambres, dans le but de souligner la politique intolérante de ce roi protestant envers les bons Catholiques dont faisait évidement partie Fawkes. Comme l’on s’en doute, cette conspiration a échouée de peu (puisque célébrée), et ce brave Guy n’a pas eu la considération des Jurés de l’époque, puisqu’il fût condamné à être pendu, étripé puis coupé en morceaux.

L’on a parlé précédemment du gout de la civilisation anglaise pour la politesse et le souci de l’autre. Eh bien symboliquement, le temps d’une soirée, tout cela est oublié, puisque même 400 ans après, le clou du spectacle reste le bucher ou l’on refait vivre à travers un immense bonhomme de bois le supplice de Fawkes. Sous le tumulte de la fanfare, des enfants font une procession autour du condamné, tandis que la foule réunie en cercle autour du bucher crie avec joie « burn him », « burn him ».  Je dois l’avouer, après 20 minutes d’attente à regarder deux malheureux types faire des ombres chinoises assez basiques sur les balances pendues aux bras du supplicié,  à observer les pompiers alimenter les foyers autour à coups de palettes, serré dans une foule dense avec à sa gauche une famille dégustant des frites et dont les mains étaient devenues leur meilleure défense contre la promiscuité, on a tous envie de voir enfin bruler ce type pour pouvoir faire autre chose de la soirée.

Mais enfin ,brulez le!

Finalement, soirée sympathique mais sans plus. Feu d’artifices basiques, fête centrée sur un bucher un peu longuet, foire ou les stands de nourriture étaient plus nombreux que les manèges, c’était vraiment plus dans le souci de ne rien rater de la culture anglaise!